Extrait
Toutes les braises se ressemblent
« Fabio Monti s’était ravisé, il n’avait aucune envie de rentrer directement chez lui, un bon vieux whisky clôturerait cette soirée avec un brin de panache. Il fit un demi-tour interdit en faisant crisser les pneus de sa Porsche Cayenne noire dernier modèle et vint se stationner dans une petite rue calme proche de la boîte de nuit.
Au bar de l’Antinoüs, confortablement installé sur un haut tabouret à dossier recouvert de vachette violine, Monti sirote tranquillement son double Jack Daniel’s sec. Un demi-sourire façon rictus souligne son visage poupin aux pommettes rosies par le froid. Il se sent bien et admire les fesses fermes s’agitant au milieu de la piste au son des derniers tubes. Des hologrammes de vedettes homosexuelles — Boy George, Freddie Mercury, George Michael et les Village People — dansent au milieu des couples enlacés. Il aime savourer ces instants d’après…
Cette fois, il avait joui puissamment tel une bête ; d’ailleurs, les cris puissants échappés de sa gorge s’étaient mêlés aux multiples coups de tonnerre et aux éclairs qui striaient et illuminaient la nuit noire de ce triste mois de novembre. L’orage annoncé semblait décupler son plaisir, comme si les puissances infernales des ténèbres prenaient part à son extrême jouissance. Après, il avait éclaté de rire, un gros rire gras et sonore. Tandis que l’alcool se distille délicieusement dans ses veines, il se repasse toute la scène dans sa tête avec un plaisir non dissimulé, son bas-ventre se tend à ce souvenir si proche. »